Maximilien Descartes

L'interdiction de l'IVG aux États-Unis : une menace pour les femmes ayant subi une fausse couche

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États-Unis : quand l'interdiction de l'IVG transforme les victimes de fausses couches en criminelles

La face cachée d'une loi aux multiples facettes

Un an après l'abolition du droit à l'avortement aux États-Unis, Carley Zeal, une professionnelle de la santé, est devenue une experte en la matière. Cliniquement, il est impossible de distinguer un avortement d'une fausse couche, également connue sous le nom d'avortement spontané. Elle reçoit donc chaque semaine des demandes de ses collègues inquiets. Par exemple, une patiente souffrait récemment d'une rupture de la trompe suite à une grossesse extra-utérine. Sa collègue savait exactement comment la prendre en charge : elle saignait abondamment et risquait de mourir.

Cependant, la nouvelle législation a créé un climat de peur et d'incertitude. Les professionnels de la santé sont désormais confrontés à un dilemme éthique : doivent-ils signaler ces cas aux autorités, au risque de voir leurs patientes poursuivies pour avortement illégal ? Cette situation met en lumière l'aspect sournois de cette loi : elle ne se contente pas d'interdire l'avortement, elle criminalise également les fausses couches.

Le foeticide : un crime à géométrie variable

Dans 38 États du pays, les lois sur l'homicide fœtal (ou foeticide en français) peuvent être détournées pour poursuivre en justice, pour “meurtre”, toute personne ayant porté atteinte plus ou moins volontairement à un zygote, un embryon ou un fœtus. Ces entités sont de fait reconnues comme des personnes, et donc comme des victimes potentielles.

Cette interprétation large et floue de la loi ouvre la porte à des abus. Elle permet de criminaliser des comportements qui, dans d'autres circonstances, seraient considérés comme anodins ou du moins non criminels. Par exemple, une femme qui fait une fausse couche après avoir fait de l'exercice ou avoir été impliquée dans un accident de voiture pourrait être accusée de foeticide.

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La criminalisation du risque de fausse couche

Depuis 1999, on estime à une cinquantaine le nombre de femmes poursuivies dans ces circonstances. Leurs situations sont souvent kafkaïennes. L'association Pregnancy Justice, qui défend les droits des personnes concernées par l'avortement ou la grossesse, a recensé certains cas particulièrement choquants. Des femmes ont été poursuivies pour “meurtre” ou “mise en danger de la vie d'autrui” pour des motifs aussi absurdes que le non-port d'une ceinture de sécurité.

Ces cas ne sont pas des exceptions, mais le résultat d'une tendance inquiétante. La criminalisation des fausses couches est en train de devenir une réalité pour de nombreuses femmes aux États-Unis. Cette situation crée un climat de peur et d'incertitude, où chaque grossesse devient une source potentielle de poursuites judiciaires.

Des patientes face à la menace de la peine de mort

Cette criminalisation des arrêts de grossesse involontaires peut avoir des conséquences dramatiques. Les femmes condamnées risquent de lourdes peines, voire la peine de mort. En mars 2021, avant la décision de la Cour Suprême, Bryan Slaton, représentant de l'État du Texas, plaidait dans le média local Texas Tribune pour l'interdiction de l'IVG.

Il ne s'agit pas seulement d'une question de droits reproductifs, mais aussi de justice sociale et de droits de l'homme. Les femmes les plus pauvres et les plus marginalisées sont les plus touchées par ces lois. Elles sont souvent les moins à même de se défendre contre ces accusations, et les conséquences pour elles peuvent être dévastatrices.

En conclusion, l'interdiction de l'IVG aux États-Unis a des conséquences bien plus larges et plus graves que ce que l'on pourrait penser à première vue. Elle ne se contente pas de priver les femmes de leur droit à choisir, elle les criminalise également en cas de fausse couche. Cette situation est non seulement injuste, mais elle est aussi dangereuse. Elle crée un climat de peur et d'incertitude, où chaque grossesse devient une source potentielle de poursuites judiciaires. Il est donc essentiel de continuer à lutter pour les droits reproductifs des femmes, non seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde.

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  1. Qu'est-ce que l'IVG ?

    L'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) est une procédure médicale qui met fin à une grossesse. Le droit à l'IVG varie selon les pays. Dans certains, il est libre et gratuit, tandis que dans d'autres, il est soumis à des restrictions ou totalement interdit.

  2. Pourquoi l'interdiction de l'IVG aux États-Unis est-elle une menace pour les femmes ayant subi une fausse couche ?

    L'interdiction de l'IVG peut être une menace pour les femmes ayant subi une fausse couche car elle peut entraver leur accès à des soins médicaux nécessaires. Dans certains cas, une fausse couche incomplète nécessite une procédure similaire à une IVG pour éviter des complications graves. Si l'IVG est interdite, ces femmes pourraient ne pas pouvoir recevoir les soins dont elles ont besoin.

  3. Quelles sont les conséquences de l'interdiction de l'IVG sur les droits des femmes ?

    L'interdiction de l'IVG peut avoir des conséquences graves sur les droits des femmes. Elle peut les forcer à mener des grossesses non désirées à terme, ce qui peut avoir des conséquences sur leur santé physique et mentale. De plus, elle peut les exposer à des risques en les obligeant à recourir à des avortements clandestins ou à se déplacer dans d'autres pays pour obtenir des soins. Enfin, elle peut entraver leur accès à des soins médicaux en cas de fausse couche.

Maximilien Descartes est un rédacteur chevronné spécialisé dans les FAQ, avec plus de quinze ans d’expérience. Diplômé en journalisme de l’Université de Paris-Sorbonne, il a commencé sa carrière en écrivant pour diverses publications en ligne avant de se concentrer sur la création et la gestion des FAQ. A travers son travail, il s’efforce de fournir des informations claires, concises et pertinentes pour faciliter la compréhension du lecteur. Lorsqu’il n’est pas en train de peaufiner les moindres détails d’une FAQ, vous pouvez le trouver en train de lire le dernier roman de science-fiction ou de parcourir la campagne française à vélo.

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